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        L’histoire de ce qui est aujourd’hui une petite commune, Cherveix-Cubas, d’apparence monolithique, est intéressante, étrange et complexe.
           Les trois paroisses d’origine qui la composent, Saint-Martial-Laborie, Cherveix et Cubas, toutes trois d’origines aussi anciennes, ne furent pas toujours liées, bien au contraire.
           Imagine-t-on aujourd’hui que la “frontière” entre Cherveix et Cubas ait pu symboliser, à une époque, la limite entre Aquitaine et Limousin ? Et pourtant, au lendemain de la Révolution française, dès la création des départements en 1790, on trouve ce qui est la commune actuelle, écartelée entre deux départements. Cherveix et Saint-Martial-d’Hautefort sont alors communes du canton d’Hautefort et du district d’Excideuil, département de la Dordogne (ex Périgord), alors que Cubas, comme Boisseuilh, Saint-Mesmin, etc. sont communes du canton de Génis et du district de Faubourg-Égalité (Uzerche aujourd’hui), du département de la Corrèze. Ce n’est qu’en 1800 que l’éclatement aura lieu avec disparition du canton de Génis et ventilation de ses communes entre les cantons d’Excideuil et d’Hautefort. Et ce n’est qu’en 1829 que naîtra la commune de Cherveix-Cubas. Mais cette naissance se fera aux forceps et les marques en subsistent encore, au moins dans les mentalités.
           Ce livre tente de retracer ce que furent le devenir de ces trois entités depuis … pourquoi pas, les Gaulois et les Gallo-Romains puisqu’en subsiste toujours une trace remarquable, au travers de cette 704 qui, en partie au moins, fut route gauloise, puis romaine du réseau d’Agrippa, puis enfin Napoléonienne, avant que de devenir nationale puis départementale.
           C’est entre autre cette voie, dite Napoléon, qui est à l’origine de ce livre. Où passait-elle exactement dans Cubas, où traversait-elle la rivière ? Autant de questions qui peuvent faire débat car diverses hypothèses se présentent alors à nous dans les écrits existants.
           Mais le chapitre déclencheur de cette étude reste la petite église de Cubas. Est-elle du XIIème comme on peut le voir écrit parfois, de l’époque de ce fameux prieuré dont il ne reste plus rien aujourd’hui ? Ce livre démontre qu’il n’en est rien et qu’elle fut reconstruite en 1839 à l’emplacement et avec les matériaux de la précédente qui, elle, était bien du XIIème siècle mais s’effondra en 1836.
        Cette recherche permit également de mettre en exergue la rivalité endémique entre Cherveix et Cubas, ravivée par leur réunion cultuelle de 1804 puis administrative de 1829, mais surtout par les opinions politiques alors divergentes entre les deux communautés, l’une dite républicaine, l’autre dite réactionnaire. Ceci se traduira par des querelles, querelles de clochers, on ne peut mieux dire puisque les églises en sont au premier plan et que l’on faillit bien en construire une troisième vers 1894, en vue de fédérer les populations. Mais les querelles se poursuivront avec les cimetières, en particulier la remise en cause de celui de Cubas, après construction du cimetière communal à Cherveix, mais que les gens de Cubas ne voulurent jamais abandonner. Querelles également autour de la privation de prêtre, qui iront jusqu’à conduire à la création d’un temple protestant.
        Autant donc d’histoires, de querelles, d’escarmouches, amusantes aujourd’hui, et qui servirent de grands auteurs comme Eugène Le Roy et son histoire “Les gens d’Auberoque”.
       Heureusement, il y eut aussi de grands projets fédérateurs et on peut remercier l’intelligence des conseillers d’alors, de tous bords, qui surent ériger en leur temps des écoles dignes de ce nom et les plus centralisées possibles.
    Les guerres arrivèrent alors et finirent la communion de ces paroisses, jusqu'alors sœurs ennemies, en cette délicieuse et actuelle commune de Cherveix-Cubas.
          J’ai pris un grand plaisir à écrire ce livre, et à tenter de rétablir parfois la vérité, et c’était là mon but unique.

 

Michel Massénat